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Marchés boursiers en 2024 : risques et occasions

Une carte du monde avec des chiffres issus des marchés financiers.

Les bourses de New York et de Toronto ont connu une bonne année en 2023.

Photo : getty images/istockphoto / gopixa

Après un début d’année peu remarquable qui a vu les principaux indices reculer très légèrement jusqu’à présent, deux gestionnaires de portefeuille d’expérience anticipent des performances plus modérées pour 2024 comparativement à l'année précédente.

C’est dur de faire mieux que l’année passée, surtout au niveau des États-Unis

Une citation de Martin Roberge, directeur général et stratège de gestion de patrimoine Canaccord Genuity

D’après nous, il y a un peu plus de risques du côté à la baisse que du côté à la hausse, avance le gestionnaire de fonds d’investissement de Caldwell Investment Management à Toronto, Denis Taillefer, en évoquant les indices américains.

Portrait de Denis Caldwell en habit.

Denis Taillefer est gestionnaire de fonds d’investissement chez Caldwell Investment Management.

Photo : Caldwell Investment Management

Toutefois, il suggère que le TSX pourrait surpasser les attentes cette année.

L'année 2023 s'est avérée plus positive que prévu sur les marchés boursiers. L'indice principal de la Bourse de New York, le S&P 500, a enregistré une hausse de 24 %, tandis que le TSX, l'indice phare de la Bourse de Toronto, a progressé de 8 %.

Secteur technologique

En 2023, la majorité des gains boursiers aux États-Unis étaient imputables à seulement sept entreprises, surnommées les Magnificent Seven, faisant référence au célèbre western américain.

Les actions de Nvidia, Apple, Microsoft, Tesla, Alphabet, Meta et Amazon ont stimulé le marché, bénéficiant des progrès en intelligence artificielle et de la résilience des consommateurs américains.

Une performance extraordinaire, qui sera difficile à répéter, selon Denis Taillefer. On ne croit pas qu’ils seront capables d’avoir un rendement aussi élevé que l’année dernière.

Un point de vue partagé par Martin Roberge. On a comme mis la barre trop haute pour ces titres-là en 2024, souligne-t-il, de sorte que ce sera très difficile pour ce secteur-là de surprendre. 

Martin Roberge pose en habit dans un bureau.

Martin Roberge, directeur général et stratège à Canaccord Genuity.

Photo : Canaccord Genuity

C’est pourquoi il s’attend à un renversement des secteurs les plus performants. Ceux qui ont été le plus à la traîne en 2023, prévoit-il, pourraient s’avérer les secteurs qui font le mieux en 2024.

Il y a énormément de programmes aux États-Unis, remarque Denis Taillefer, dont des compagnies industrielles vont pouvoir bénéficier dans les trois prochaines années

Bourse de Toronto

Une bande défilante où on voit les mots « Toronto Stock Exchange »

La bande défilante de la Bourse de Toronto. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Frank Gunn

L’indice principal de la Bourse de Toronto, le TSX, est principalement composé de titres du secteur des finances, des matériaux et de l’énergie.

Cette composition, moins orientée vers les technologies que le marché américain, pourrait participer à la performance de l’indice cette année, selon Denis Taillefer, qui avance que le marché canadien est peut-être en meilleure position que le marché américain.

Si l’année dernière était l’année des technologies, cette année pourrait être l’année d’autres secteurs mieux représentés à Toronto.

Martin Roberge estime par exemple qu’une reprise du secteur manufacturier, qui souffrait d’un ralentissement important depuis deux ans, pourrait profiter au TSX. On attend non seulement un rattrapage au niveau des secteurs les moins performants, mais aussi les marchés les moins performants.

Baisses de taux

Une femme passe devant l'édifice de la Banque du Canada, à Ottawa, le 6 septembre 2023.

Les investisseurs surveillent de près les changements au taux directeur de la Banque du Canada. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Denis Taillefer et son équipe croient que les investisseurs sur les marchés sont trop optimistes quant au nombre de baisses de taux des banques centrales cette année et au moment qu’elles pourraient commencer.

On croit que l’inflation va peut-être descendre un peu moins vite que ce que le marché prévoit, dit-il. On croit qu’on va avoir de trois à quatre baisses de taux d’intérêt et ce serait dans la deuxième moitié d’année, alors que le marché croit que ce serait dès le mois de mars. D’après nous, c’est trop agressif.

Ça va être une année en deux temps, observe Martin Roberge. En deuxième moitié d’année, les baisses de taux seront comme une bouteille d’oxygène pour les secteurs plus cycliques, comme le secteur des ressources. Ensuite, ce seront les secteurs hypercycliques, comme l’énergie et les matériaux, qui ont une forte sensibilité à l’économie mondiale.

Si l’inflation ne descend pas aussi vite que prévu et que les banques centrales retardent le début de leurs baisses de taux, cela pourrait créer une secousse sur les marchés boursiers, selon l’analyste quantitatif. Ça pourrait coïncider avec une saison qui est habituellement plus difficile pour les actions à l’automne, explique-t-il.

Plusieurs facteurs pourraient d’ailleurs rendre l’été et l’automne particulièrement volatils sur les marchés, selon les gestionnaires de portefeuilles. Martin Roberge croit que les risques vont culminer au début de l’été.

Risques géopolitiques

Un homme tient un fusil en l'air.

Un partisan des Houthis brandit son fusil lors d'une manifestation contre les récentes frappes menées par les États-Unis contre des cibles rebelles près de Sanaa.

Photo : Reuters / KHALED ABDULLAH

Les attaques en mer Rouge ont d’ailleurs mené à une augmentation marquée des coûts de transport par conteneur dans les dernières semaines, ce qui pourrait avoir un impact sur les résultats financiers de certaines entreprises.

Denis Taillefer estime qu’il s’agit d’un risque qu’il ne faut pas ignorer. Le marché n’a pas l’air trop préoccupé par le déroulement [de la guerre] entre Israël et le Hamas. Le risque d’après nous devient de plus en plus grand. Ça peut avoir un impact sur l’inflation et sur les chaînes d’approvisionnement mondiales.

Élections américaines

Des électeurs du Parti républicain de l'Iowa ont déposé leurs bulletins de vote lors des caucus

Les électeurs républicains de l'Iowa ont voté en masse pour Donald Trump. Ce caucus lance le début de la saison électorale présidentielle aux États-Unis.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Arnould

Pour ce qui est des élections américaines, la fenêtre de vulnérabilité sur les marchés est probablement trois mois avant l’élection de novembre, selon Martin Roberge, puisque les investisseurs anticipent les événements. De toute façon, ajoute-t-il, on va avoir assez d'informations cet été pour savoir si l’économie est capable d’effectuer un atterrissage en douceur.

Denis Taillefer, qui admet que l’anticipation des élections américaines peut créer de la volatilité sur les marchés, n’est pas préoccupé pour autant. Il souligne qu’historiquement, peu importe le résultat, les marchés vont continuer à fonctionner sans grand changement.

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Investisseurs individuels

Pour les gens qui adoptent une stratégie de diversification d’actifs, c’est de s’assurer d’avoir des obligations dans les portefeuilles, conseille Martin Roberge. Nous, on pense que les obligations vont continuer à bien performer. Il suggère aussi de s’intéresser aux secteurs conservateurs, comme les compagnies téléphoniques, les oléoducs ou le secteur de la santé aux États-Unis.

Le secteur de la santé aux États-Unis retient également l’attention de Denis Taillefer, qui y voit de bonnes possibilités de croissance. Il considère aussi qu’il s’agit d’un secteur qui pourrait bien performer en cas de récession aux États-Unis.

Il conseille aux investisseurs qui gèrent eux-mêmes leur portefeuille de miser sur la diversification et d’étudier attentivement les compagnies qu’ils choisissent pour favoriser celles qui ont de bons bilans financiers, ce qui est particulièrement important dans un environnement économique plus faible.

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